La Commission autorise la commercialisation de grillons domestiques comme aliments dans l’Union européenne !
Tribune dans Boulevard Voltaire
Le 10 févier 2022, la Commission européenne a autorisé la commercialisation de grillons domestiques (Acheta domesticus) comme aliments dans l’Union européenne : « Il s’agit du troisième insecte autorisé à la consommation, après le ver à farine séché autorisé en juillet dernier et le criquet migratoire autorisé en novembre. Le grillon domestique sera disponible congelé, séché ou en poudre. »
Des risques allergiques et pour la santé
Dans le préambule à sa décision, la Commission affirme que cette poudre de grillons domestiqués ne présente pas de danger. Pourtant, dans les paragraphes suivants, la Commission note que les « données limitées publiées sur les allergies alimentaires liées aux insectes en général lient de manière équivoque la consommation d’Acheta domesticus à un certain nombre de cas d’anaphylaxie » et que cette poudre de grillons domestiques « contient plusieurs protéines potentiellement allergènes » qui peuvent provoquer des « réactions allergiques, notamment chez les personnes allergiques aux crustacés, aux mollusques et aux acariens ».
Les articles de cette autorisation ne sont pas clairs, d’où ma demande de clarification à la Commission européenne.
L’avis scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des médicaments conclut (article 8) que la consommation de ce nouvel aliment pouvait déclencher une « sensibilisation aux protéines » de grillons et recommande de continuer des recherches supplémentaires. La Commission, elle, dans son article 9, considère « qu’aucune exigence d’étiquetage spécifique concernant le potentiel de sensibilisation primaire de poudre de grillons ne devrait figurer dans la liste de l’Union des nouveaux aliments autorisés ». Pour finir en trouble digestif, l’article 10 de cette autorisation mentionne l’avis de cette Autorité « que cette poudre de grillons partiellement dégraissée peut provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques […] aux crustacés, aux mollusques […] Par conséquent, il convient de mettre un étiquetage de manière appropriée conformément à l’article 9 du règlement de 2015. »
Une concurrence à l’agriculture sur le plan alimentaire ?
Dans une interview accordée à la revue MIT Technology Review, Bill Gates rappelle que des alternatives à la viande existent et défend l’idée que les pays les plus développés devraient laisser tomber la viande pour des équivalents de synthèse : « Je ne pense pas que les 80 pays les plus pauvres mangeront de la viande synthétique à l’avenir. Je pense par contre que tous les pays riches devraient passer à une viande de bœuf 100 % synthétique. On s’habitue à la différence de goût, qui va s’améliorer avec le temps », assure-t-il.
Outre-Atlantique, la start-up All Things Bugs a levé des millions de dollars auprès de la Fondation Bill et Melinda Gates, du département de l’Agriculture américain et de l’institut de recherche DARPA : elle est, depuis, devenue le plus grand fournisseur de poudre de criquets aux États-Unis pour l’agriculture, la médecine mais également les particuliers. Sauf que, pour l’heure, les coûts de production élevés – six ou sept fois plus coûteux que pour du bétail – ne permettent pas encore aux entreprises de vendre leurs produits à des prix accessibles et maintiennent la consommation d’insectes au statut d’occasionnel. Sans parler des mentalités qu’il faudra adapter à l’idée de manger des invertébrés…
Selon les promoteurs de ce nouveau mode de consommation, et notamment le Forum économique mondial, l’élevage d’insectes requiert proportionnellement beaucoup moins de nourriture animale que l’élevage de bovins ou de volailles. En d’autres termes, il faut par exemple 8 à 10 kg de végétaux pour qu’un veau grossisse d’un kilogramme alors que 2 kg de végétaux sont suffisants pour obtenir un kilogramme d’insectes.
Selon la FAO, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, qui est l’agence spécialisée des Nations unies, 1.900 espèces d’insectes seraient utilisées comme aliment dans le monde. La Commission a reçu plusieurs demandes d’autorisation, onze demandes sont recevables.
En se soumettant aux lobbies et aux idéologies du Forum économique mondial, sous couvert de protection du climat, la Commission européenne veut gommer d’un trait de plume notre patrimoine culinaire et ce qui fait notamment la richesse de la France, sa gastronomie étant reconnue dans le monde entier, sans connaître les impacts à long terme sur notre santé.