Le « made in France » dans les actes, pas seulement dans les mots
Au printemps 2020, lors d’un discours présidentiel actant les faiblesses de la France mis à jour par la crise sanitaire, Emmanuel Macron nous avait promis avoir tiré tous les enseignements de cette situation. Il avait notamment affirmé qu’il n’était plus normal d’être dépendants d’une industrie pharmaceutique largement délocalisée à l’étranger, notamment en Chine et en Inde. Et que nous ne fonctionneront plus selon le modèle d’avant.
De belles paroles qui ne sont pas suivies d’effets.
On le voit concrètement aujourd’hui avec la décision de baisser la part de remboursement dans le médicament Smecta, produit par le laboratoire français Ipsen. Ce médicament pourtant souvent utilisé en pharmacie, reviendra désormais plus cher au consommateur français que celui de son générique produit par un concurrent américain. Ce laboratoire, Mylan, produit son générique en Chine et la qualité du processus de fabrication a déjà été remise en cause.
Ainsi nous persistons dans les mêmes erreurs passées. Par appât du gain nous sommes prêts à laisser des entreprises étrangères accéder à tarif préférentiel à notre marché intérieur pour y proposer des produits de moindre qualité. Et ce au détriment de nos producteurs français.
L’échec récent de Sanofi à développer un vaccin efficace contre le covid-19, alors que tous les grands laboratoires mondiaux présentent le leur, est un signe majeur du déclin de la puissance française et notamment de son système de santé dont elle vantait jusque-là l’excellence.
Ces déconvenues n’arrivent pas par hasard. Elles surviennent parce que nos pouvoirs publics ont délaissé le secteur de la recherche en ne faisant plus les investissements nécessaires de la même façon qu’ils n’ont pas procédé à la relocalisation de notre industrie, notamment en matière sanitaire.
Le Made in France, cela ne doit pas rester que des mots dans un discours ou à la une des magazines. Cela signifie concrètement soutenir nos producteurs en ne leur mettant pas de bâtons dans les roues par rapport à leurs concurrents, relocaliser structurellement notre industrie et donner à la recherche française les crédits suffisants pour que la France retrouve ainsi le rang qu’elle a perdu.