La Banque Européenne d’Investissement (BEI) investit 2,5 milliards d’euros en Chine : combien dans l’Est de la France ?
Selon la Commission européenne, la Banque Européenne d’Investissement (BEI), qui investit 2,5 milliards d’euros en Chine, n’est pas en mesure de communiquer le montant de ses investissements dans l’Est de la France.
En 1957, lors de la création de la Communauté économique européenne (CEE) et de la BEI, l’article 130 du traité de Rome stipulait que la BEI financerait des projets de développement des régions les moins avancées de la CEE[1]. La proposition allemande d’utiliser le dollar comme monnaie de référence n’avait pas été retenue[2].
Pourtant, en 2021, la BEI réalise ses opérations en euros et dans des monnaies étrangères. Ainsi, son portefeuille d’actifs liquides à long terme investit des titres qui sont émis ou garantis par les États-Unis[3]. Son exposition dans la détention d’obligations souveraines est à deux tiers hors d’Europe[4].
En 2021, la BEI a prêté 107 milliards d’euros pour des projets hors d’Europe (contre 64 milliards en France), dont 10 milliards en Turquie et 2,5 milliards en Chine[5]. Des fonds ont été débloqués pour le Royaume-Uni malgré le Brexit[6].
- 1. La Commission peut-elle indiquer combien la BEI a investi dans la région Grand Est en France en 2021[7] ?
- 2. Soutient-elle la politique de la BEI de recruter des Ivoiriens en Côte d’Ivoire pour gérer de l’argent européen[8] ?
Le Groupe Banque européenne d’investissement (BEI) ne publie pas de données d’investissement par régions d’États membres. Selon des documents officiels du Groupe BEI, ce dernier a investi 13,92 milliards d’EUR en France en 2021, ce qui fait pour la première fois de la France le principal bénéficiaire de ces financements parmi les États membres. L’action pour le climat, le soutien à l’innovation et le financement des petites et moyennes entreprises ont été les principaux domaines ciblés par le Groupe BEI dans le pays. Certains investissements concernaient toute la France, d’autres uniquement une ville ou une région de France. Comme exemple concret de son engagement dans le Grand Est, le Groupe BEI a continué d’investir dans les transports publics en finançant le renouvellement du matériel roulant ferroviaire dans la région, ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, en Normandie et dans les Hauts-de-France.
En ce qui concerne la deuxième question des Honorables Parlementaires, la politique de recrutement de la BEI est établie en fonction du modèle économique de la Banque et validée par ses actionnaires (les États membres). Ce modèle économique peut nécessiter de disposer d’un savoir-faire «sur le terrain», fourni par des agents locaux. C’est le cas, par exemple, mais pas uniquement, pour une partie de l’équipe chargée de recenser les possibilités de projet. Le recrutement de personnel à l’échelon local permet en outre une meilleure communication avec les autorités locales et accroît les chances de réussite des projets dans des contextes de forte incertitude.