Les données de santé du Parlement Européen déjà exportées aux États-Unis via les GAFAM ?

Les données de santé du Parlement Européen déjà exportées aux États-Unis via les GAFAM ?

L’ancien Président Mitterrand avait raison : qui a besoin de connaître vos problèmes de prostate ? Nos données de santé sont au cœur des enjeux posés par la numérisation de nos informations les plus intimes et les GAFAM l’ont bien compris avec l’accord des institutions publiques.

L’administration du Parlement européen vient de donner l’exemple le plus concret possible du monde vers lequel Bruxelles nous emmène. En effet, avec l‘apparition de la pandémie de Covid-19, le Parlement européen a mis en place un centre de test destiné à ses membres. Un site internet à usage interne a donc vu le jour afin que les parlementaires et les membres du personnel puissent réserver leurs rendez-vous de tests.

Or, il a été révélé par le journal euractiv[1] que le site de tests de Covid-19, sur lequel les députés et le personnel du Parlement pouvaient prendre rendez-vous pour se faire tester, transférait leurs données en dehors de l’UE, par le biais de cookies des sociétés américaines Google et Stripe. Suite à une plainte de 6 députés européens, le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) a adressé le 5 janvier dernier une réprimande à l’administration du Parlement européen pour avoir violé les lois sur la protection de la vie privée des institutions européennes. Rappelons que la Cour de justice de l’UE a jugé en juillet 2020 que les États-Unis n’offrent pas une protection équivalente au cadre juridique européen. À Bruxelles, le transfert journalier et massif de données personnelles vers les États-Unis ne semble gêner personne, ni la Commission, ni les députés européens d’Emmanuel Macron.

Alors que nous sommes en pleine négociation sur le DMA (règlementation du marché numérique et des GAFAM) et en pleine discussion sur le futur portefeuille d’identité numérique européen, les citoyens européens doivent réaliser que nous sommes ici à la croisée des chemins et qu’il s’agit d’un choix de société qui engage les générations futures.

En perpétuant cette soumission aux GAFAM, l’UE démontre une fois de plus qu’elle ne protège pas les Européens.

[1] https://www.euractiv.fr/section/economie/news/eu-watchdog-condemns-parliament-over-illegal-data-transfer-from-covid-website/