EDF : Bruxelles contre la France

EDF : Bruxelles contre la France

Après la récente intervention du PDG du groupe EDF[1], Jean-Bernard Levy, qui s’émeut du sort qui est promis par la Commission européenne à ce fleuron français, je tiens, en tant que membre de la Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs, à alerter mes compatriotes sur ce véritable scandale.

À l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique et au moment où la production d’électricité est primordiale pour un meilleur développement énergétique, ce projet apparaît fort inopportun.

En effet, alors qu’EDF est une de nos entreprises stratégiques détenue à 84% par l’État et permet aux consommateurs français de bénéficier, notamment à travers le nucléaire, d’une électricité à bas coût et à basse consommation carbone, la Commission européenne estime que ce modèle déroge à son seul véritable dogme, la libre concurrence. Bruxelles considère en effet qu’EDF ne respecte pas les règles de la concurrence libre et non faussée. Elle exige donc…le démantèlement de ce fleuron français.

Jusqu’à présent, le gouvernement Macron et EDF ont déjà mis un genou à terre par la proposition du plan Hercules qui verrait EDF être « éclatée » en trois entités différentes : EDF bleu pour le nucléaire qui resterait sous le contrôle de l’État, EDF Azur pour l’énergie hydraulique, EDF Vert pour les énergies renouvelables qui serait totalement ouverte à la concurrence.

Par ailleurs, alors que le nucléaire apparaît aujourd’hui primordial dans la recherche d’une énergie propre et que la France est l’un des principaux leaders dans ce domaine, la Commission européenne (largement soutenue par l’Allemagne), refuse d’inclure le nucléaire dans le nouveau plan « d’investissements durables ». Des milliards d’euros pourrait être investis grâce à ce plan dans la sécurisation de nos centrales nucléaires et la recherche et le développement de centrales de nouvelle génération, or cette énergie (la plus propre et efficace actuellement) est rejetée par Bruxelles au contraire de la France qui a passé un demi-siècle à développer avec succès cette énergie bénéfique aux consommateurs français.

Selon les mots de Monsieur Levy[2], cela signifierait également la possibilité que les centrales nucléaires désormais construites en Europe ne le soient plus qu’avec « des financements de banques russes, chinoises ou américaines ».

L’Union Européenne qui devrait protéger et défendre les intérêts des États membres qui la composent afin de rivaliser contre la Chine ou les États-Unis, poursuit une politique anti européenne qui empêche toute possibilité de faire émerger un géant de l’énergie, du digital ou du encore du rail[3].

En plus d’être hostile aux patries d’Europe, l’Union Européenne est également hostile à toute puissance européenne !

[1] EDF: La Commission européenne veut un « éclatement » du groupe, dit son PDG (latribune.fr)

[2] Scinder ou démanteler EDF, le bras de fer entre la France et l’Europe (bfmtv.com)

[3] Affaire Alstom-General Electric : la nouvelle trahison… (marianne.net)